Les politiques de la légion d’honneur – L’atelier du pouvoir, France Culture, 2 janvier 2016
Alors que la liste des récipiendaires de la légion d’honneur vient d’être annoncée comme chaque 1er janvier, nous avons voulu ouvrir cette année par une réflexion sur les politiques de la légion d’honneur.
Créée par Napoléon en 1802, la Légion d’honneur semble à première vue une breloque d’un autre temps. Mais elle nous invite pourtant à réfléchir à la question bien plus sérieuse et plus essentielle de l’honneur et de la récompense en démocratie. Dans une société composée d’individus égaux, sur quoi peut se fonder la distinction, la hiérarchie ?
« La Légion d’honneur, ça ne se demande pas, ça ne se refuse pas et ça ne se porte pas » disait François Mauriac. Moyennant quoi, difficile de comprendre comment et par qui elle est attribué et selon quels critères lorsqu’on observe des profils tellement divers qui portent l’illustre boutonnière…
La légion d’honneur est-elle encore indispensable ? Comment cet ordre fonctionne-t-il ? En quoi son attribution est-il un enjeu de pouvoir, et pour qui ?
On en parle aujourd’hui avec nos invités dans ce premier Atelier du pouvoir de l’année 2016 :
Olivier Ihl, professeur à Sciences Po Grenoble, qui travaille depuis de nombreuses années sur les mises en scène du politique. Il est notamment l’auteur de Le mérite et la République (Gallimard, 2007)
François David, membre du Conseil de l’ordre de la Légion d’honneur depuis 2009;
et Patrick Spilliaert, conseiller maître à la Cour des Comptes, secrétaire général de la société des amis du Musée de la légion d’honneur, qui effectuera une comparaison entre la légion d’honneur et les ordres britanniques.